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lundi 11 août 2014

La défaite militaire de l'Enclave Sud: l'armée ukrainienne perd 3500 hommes


http://centerkor-ua.org/obzory/karta-soprotivleniya.html

Voici la carte de la zone du conflit au 1er août 2014, au moment où Poroshenko voulait encore avoir le contrôle des frontières avec la Russie, car celle-ci est censée envoyer quantité de matériel militaire et d'hommes en soutien aux combattants du Donbass. La question était donc stratégique. Cette opération, lancée il y a plus d'un mois, est maintenant arrivée à son terme et c'est un échec sanglant, comme le reconnait implicitement Poroshenko , qui demande l'ouverture d'une enquête pour en comprendre les raisons. Le bilan donne la mesure du désastre. 5500 hommes appartenant à différentes brigades d'élite de l'armée ukrainienne sont jetés dans le feu. Environ 600 se sont sauvés en Russie, quelques centaines sont sortis de l'encerclement, et environ 1 millier, selon Kiev, en combattant. Résultat, environ 3000 - 3500 y sont restés. La quasi-totalité du matériel militaire est resté sur place après la défaite.
 
Quelles sont les implications d'une telle catastrophe humaine et militaire de la part d'une armée régulière?
 

 
En effet, pour reprendre le contrôle de la frontière russo-ukrainienne dans le Donbass, l'Ukraine lance ses meilleurs soldats et de nombreuses armes dans cette Enclave Sud, située au sud de Krasnodon, à l'est de Krasnyi Lutch et au nord de Snejnoe. Selon une source anonyme au ministère ukrainien de la défense, le désastre est total. Sur les 72e, 24e et 51e brigades mécanisées, la 79e brigade aéromobile et le 3e régiment des forces spéciales du GUR (le département principal du renseignment militaire auprès de l'état-major), il ne reste presque plus rien et les chances pour que des blessés aient été fait prisonniers par les combattants sont presques nulles, donc les chances de retrouver des survivants également. Ces deux dernières semaines, seuls 4 groupes de 7 à 18 personnes ont pu en sortir.
 
Il ne reste, au 9 août, de ces groupes d'élite, composés au départ d'environ 5500 militaires:
  • de la 72e brigade: 467 vivants,
  • de la 24e brigade: 473 vivants,
  • de la 51e brigade, qui a pratiquement tout perdu: 136 vivants,
  • de la 79e, qui a subi les plus grandes pertes: 369 vivants,
  • du 3e régiment du GUR il ne reste qu'un bataillon.
     
 
C'est une défaite, non seulement politique, mais surtout militaire, sans précédent pour une armée régulière en Europe en situation de "non-guerre". Plusieurs questions se posent: que faire avec les soldats survivants? que faire du matériel militaire laissé sur place? quelle réaction politique va suivre?
 
Les soldats survivants dérangent Kiev
Et Kiev ne sait vraiment pas quoi faire des survivants. Dès le départ, le ministère ukrainien avait annoncé tous les 3500 comme disparus ou morts. Mais des hommes de la 72e, comme avant de la 79e brigade qui s'étaient réfugiés en Russie, sont rentrés au pays. Rappelons qu'ils furent libres de leurs mouvements en Russie, nourris et soignés aux frais de l'Etat russe. Et Kiev ne sait pas quoi en faire. Car si l'Ukraine n'est pas officiellement en guerre contre la Russie, elle la considère comme son ennemi réel. Les soldats sont donc passés sur le territoire ennemi avant de revenir.
 
Ces soldats ont été chargés dans des camions et envoyés loin de la zone de combat pour être interrogés et mis au silence. Leur comportement face à la hiérarchie militaire ukrainienne et face à cette guerre particulièrement sale a radicalement changé. Certains furent considérés comme des traitres par le chef A. Paroubiy. Mais ils ont survécu à des combats sanglants et ne se sont pas transformés en chaire à canon. Alors, héros ou traitres?
 
Allez savoir. Le pire est qu'ils peuvent parler et raconter. Quand le mécontentement monte dans tout le pays, que les mères de soldats ne savent pas ce qu'il est advenu de leur fils, que les épouses ne veulent plus laisser partir leurs hommes dans cette guerre qu'elles ne comprennent pas. Et on leur a dit, à ces malencontreux survivants: ils portent préjudice à la mobilisation "partielle" du pays, quelle image donnent-ils?
 
Le matériel militaire n'a pas été détruit avant d'être abandonné
Selon les survivants, les pertes en matériel militaire sont énormes pour l'armée ukrainienne, qui avait réellement investi ses forces pour encercler les combattants de toutes parts et s'est elle-même retrouvée enclavée à la frontière russe dans le sud.
 
Ainsi, l'armée ukrainienne aurait perdu 90% du matériel militaire des 24e et 79e brigades et 100% du matériel militaire de la 72e brigade.
 
Et ici la liste des pertes matérielles ponctuelles ukrainiennes du 21 juillet au 5 août qui ont été récupérées par l'armée du Donbass (parfois en échange de la sortie libre des soldats vers la Russie):
Ce qui donne pour ces quelques jours: 22 tanks, 43 véhicules blindés, 12 lance-roquettes Grad, 8 canons à moteurs et différents systèmes d'artillerie. Et maintenant cela et tout le reste est entre les mains des combattants.
 
La Russie sera certainement très prochainement accusée de fournir du matériel militaire aux combattants, car l'on retrouvera dans la zone de combat des armes "russes", utilisées puis abandonnées par l'armée ukrainienne, mais cela on "oubliera" de le signaler.
 
 
Un revers politique pour Kiev
Les défaites existent en temps de guerre, mais celle-ci est particulièrement désastreuse. Il va devenir de plus en plus difficile de cacher les pertes humaines à la population, surtout quand les avions chargés de corps s'enchaînent.
 
Par exemple Odessa, qui reçoit le 9 août 3 avions remplis de corps. Et ce n'est qu'une partie des morts dans l'Enclave Sud. 3 avions avec des corps uniquement d'habitants de la ville, à qui on avait annoncé des pertes de l'ordre de 4 ou 6 gardes-frontières. Comment cacher les faits?
 
On ne peut plus et les questions embarrassantes commencent à être posées au Gouvernement ukrainien. Ainsi, S. Gorokhov, vice-président du groupe parlementaire "Pour la paix et la stabilité", a déclaré à la Rada: "Nous avons compté que, pour les seules deux premières semaines de juillet, dans le cadre de l'Opération anti-terroristes, sont morts environ 2500 soldats. Pour cette période, il y a eu plus de 5000 blessés. Les victimes civiles des actions militaires se comptent en plusieurs milliers de nos concitoyens. Une grande partie d'entre eux sont morts des conséquences de leurs blessures. Ainsi, les chiffres intermédiaires des victimes de l'Opération anti-terroristes se montent à plus de 10000 victimes."
 
Les derniers chiffres officiels annoncés par l'Ukraine sont totalement absurdes: 568 militaires morts depuis le début des hostilités. Le décalage est tel, que personne n'y croit plus, même les bloggers ukrainiens. Il ne reste que les médias officiels pour les transmettre, et bien sûr les chancelleries occidentales. Et la situation devient ubuesque avec la déclaration du Président Poroshenko d'enquêter sur une défaite, dont les chiffres ne sont pas encore publiquement reconnus. L'Ukraine s'enferre dans le cercle absurde du mensonge.
 
Et évidemment, A. Paroubiy, secrétaire du Conseil de la sécurité nationale et de la défense,  a déjà déposé sa demande de démission, sans évidemment en préciser publiquement les raisons, qui ne doivent pas être dévoilées à la population. Il faut bien un responsable, mais il vaut mieux encore que le responsable ne soit plus là au moment des comptes. Car le fait qu'il soit le cerveau de ce désastre est un bruit de couloir qui devient insistant.
 
Il est difficile de dire quelles sont les conséquences militaires de cet échec, si les combattants auront ou non la force de mettre en place une contre-attaque significative pour déplacer le front. Mais les conséquences politiques sont évidentes.
 
Il va être difficile pour l'Ukraine de continuer à dissimuler les pertes humaines, militaires et civiles. Et les médias occidentaux, qui gardent un pieux silence sur ces pertes, à peu près comme les médias ukrainiens, vont devoir réaligner leurs données. Mais comment traiter l'information? Que dire aux familles des victimes? Au nom de quoi, ou plutôt de qui, sont morts tous ces hommes? Que faire de ces "traitres-héros" qui ont sauvé leur peau en Russie et ensuite sont tranquillement revenus en Ukraine? Comment expliquer tout ce matériel militaire abandonné dans la plus grande panique par des brigades d'élite?
 
Ils ne peuvent pas expliquer, donc ils ne peuvent pas en parler. Et avec un peu de chance, tout ce dont on ne parle pas, n'existe pas.

4 commentaires:

  1. Pour que cette situation ne s'installe pas en France, réfléchissons ensemble aux mesures à prendre. https://histoiresdefrance.wordpress.com/

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  2. Je voudrais pas être rabat-joie , mais j'ai quand même plutôt l'impression que la zone contrôlée par Novorossia se réduit comme peau de chagrin . Avec les Russes qui continuent de regarder sans rien faire ou presque . C'est assez désespérant .

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  3. c'est sidérant un tel bilan, Je me demande si réelement ils ont combatus avec conviction, en face d'eux étaient des gens du méme sang , et ils ont préférés (certains fuir en Russie) une défaite simulé a un massacre fraticide , bien que beaucoup de morts des 2 cotés; c'est une hypotése peut étre un peu naïve ..Karinne peut peut étre donner son avis .

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  4. ça y est. Des Britanniques auraient vu des chars "russes" entrer en Ukraine

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