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vendredi 13 juin 2014

Le Conseil de sécurité de l'ONU ne peut vouloir comprendre

Voir: http://izvestia.ru/news/572309

Российские правозащитники рассказали в ООН об «Украине в огне»
Des ONG ont présenté devant le Conseil de sécurité de l'ONU un rapport sur la violation des droits de l'homme en Ukraine par l'armée ukrainienne et le pouvoir de ce pays à l'encontre de la population civile.
Persuadées que la source fondamentale de la politique menée par l'Occident face à la crise devenue gruerre civile en Ukraine réside dans le manque d'informations, différentes ONG comme la Fondation russe pour la paix, le Bureau moscovite des droits de l'homme, la Fondation d'analyse des problèmes de démocratie, entre autres, ont donc présenté un rapport argumentant leur position. Si certains ne savaient en raison du blocus médiatique et du régime d'information de guerre mis en place en Occident, la plus grande partie ne voulait de toute manière surtout pas savoir.
Le discours des ONG est simple: le conflict s'aggrave et les atteintes portées à la sécurité et à la vie des civils en Ukraine est en haute constante dans le sud est de l'Ukraine. Les responsables sont le pouvoir ukrainien, et non la Russie comme l'affirment les représentants occidentaux. Photos et documents à l'appuie, ils ont cherché à démontrer ce qui s'est passé à Odessa et ailleurs.
Le silence était religieux et ne fut rompu que par les Etats Unis et la Pologne, très impliqués dans ce conflit, dans tous les sens du terme.
Evidemment, rien n'a changé. Aucune nouvelle résolution n'a été prise, puisque le pouvoir ukrainien détient toujours un soutien aveugle des Etats Unis. Ce que l'UE paie avec le gaz, que l'Ukraine, malgrè les réductions proposées par la Russie et reconnues acceptables par le commissaire européen, refuse toujours, par la voix de Iatséniuk.
L'Ukraine met l'UE dans une impasse. La Russie, qui ne veut surtout pas de conflit armée, ne sait plus encore de quoi discuter. Poutine et Poroshenko ont eu une nouvelle conversation, lors de laquelle Poroshenko a présenté son plan de paix. Pendant ce temps là, le gouverneur milliardaire de Dniepropetrovsk, ce cher Kolomoïsky propose à ce même Poroshenko de miner les frontières avec la Russie. Il a déjà évalué l'investissement à 80 millions de dollars. Il est vrai que la Commission européenne a envoyé de l'argent frais à hauteur de 250 millions. Ca ne suffit pas pour payer la dette énergétique, mais ça suffit pour renforcer l'effort de guerre.
Il est vrai que Kiev fait beaucoup d'efforts. Le corridor humanitaire n'a pas été mis en place, soit l'armée désobéit ouvertement, soit elle obéit aux ordres réels. Dans la nuit du 11 au 12 juin, les environs de Slaviansk ont été attaqués avec des bombes au phosphore. Le maire populaire de Mariupole, toujours cette nuit-là a été enlevé par la Garde nationale et déféré au SBU (KGB ukrainien), permettant ansi de relancer l'attaque de Mariupol par l'armée, qui se déroule en ce moment.
Quand on voit ces horreurs, que dire? Il semble que rien n'a plus de sens, surtout quand il a fallu encore une fois justifier les crimes commis. Et J. Psaki remonte au combat: c'est la Russie qui a utilisé le phosphore? Non, l'Ukraine ne ferait pas ça. Bref, elle ne sait pas, n'en a pas entendu parlé, ne veut surtout pas savoir. Et si elle doit quand même savoir, c'est qu'elle a des preuves fournies par Kiev que la Russie est fautive.
Alors, que va faire le Conseil de sécurité de l'ONU? Rien. Psaki diffuse la bonne parole, celle qu'il faut croire, peu importe les faits. Ils attendent quoi? Un faux pas de la Russie? Qu'elle craque et envoie les soldats? Ou que la région ait été totalement nettoyée pour pouvoir reconstruire le nouveau nationalisme ukrainien dont se gargarisent certains, encore un nationalisme construit sur les cendres et dans le sang.
Pour l'instant le Conseil de sécurité se tait, car il ne veut pas savoir. Personne ne veut savoir. Car personne ne veut prendre ses responsabilités.

mercredi 11 juin 2014

Chronique de C. Voos: Pourquoi le « reset » USA-Russie annoncé par Obama à l’été 2009 n’a-t-il jamais été envisagé sérieusement ou Brzezinski en héritage ?




Exclusion du G8, sanctions, isolement de la Russie par l’Occident, relance de l’OTAN en Europe,… le tout sur fond de crise en Ukraine et son corollaire, « le pivot russe » vers la Chine concrétisé par l’accord gazier signé à Shanghai en mai dernier.

Dans le Monde Diplomatique (abonnés) du mois de mai, un long article (1) de Jean Radvanyi dresse le cadre global du conflit actuel : la pression atlantiste contre la Russie pour qu’elle ne déborde pas de ses frontières :

«  En proposant en 2008 à l’Ukraine et à la Géorgie d’entrer dans l’OTAN, ou en négociant avec Kiev, fin 2013, un accord d’association avec l’Union européenne, les dirigeants américains ou européens contribuaient au refoulement des intérêts de la Russie sur ses propres frontières, et ils en étaient parfaitement conscients. Une partie des dirigeants américains rejoints par ceux d’Etats européens comme la Pologne ou la Suède, n’ont jamais abandonné la stratégie énoncée en son temps par Zbigniew Brzezinski ».

Qu’en penser ? La bonne vieille doctrine de l’Américain Zbigniew Brzezinski serait-elle toujours à l’œuvre au sein des élites américaines ?

En 1991, la Russie renonçait à son modèle communiste et se ralliait au modèle américain.

A priori, les Etats-Unis n’avaient plus à considérer la Russie comme une ennemie et l’OTAN, alliance défensive contre l’URSS, n’avait plus de raison d’être.

Pourtant, « l’euphorie » engendrée par la « Fin de l’histoire » fut  de toute évidence de courte durée !

Dès 1996, l’OTAN intervenait en Bosnie en faveur des Bosno-Croates et des Bosno-Musulmans, contre les Bosno-Serbes, soutenus par la Serbie, alliée traditionnelle de Moscou.

A l’époque, Russie n’a même pas été consultée, l’état de son armée la faisant passer comme quantité négligeable.

Ensuite, en 1999, l’OTAN bombardait Belgrade sans le moindre mandat de l’ONU.

L’élargissement de l’OTAN aux pays de l’ex-Europe de l’Est et de l’ex-URSS était décidé !

L’affrontement entre Washington et Moscou, que l’on nous présentait comme une lutte entre le capitalisme et le communisme, n’avait donc pas cessé. Le conflit subsistait alors que son objet avait disparu  … ?

So what ?  Comment expliquer cette anomalie ?

Dans un ouvrage publié en 1997, Le Grand échiquier (2), le politicien américain d’origine polonaise, Zbigniew Brezinski élabore une véritable doctrine dont le fondement est que l’Eurasie est au centre du monde, et donc que  « quiconque la contrôle, contrôle la planète ».

L’autre point clef est que l’Eurasie est le seul continent sur lequel « un rival potentiel des Etats-Unis peut apparaître ».

L’ouvrage passe alors au crible les pays potentiellement concurrents :

  • Le Royaume-Uni, l’Allemagne et la France y sont décrits comme étant  à peu près sous contrôle, « leurs ambitions appartenant au passé » (sic !),  tant qu’ils restent intégrés dans le « système euro-atlantique » (UE et OTAN), ils  ne représentent guère de danger.
  • Le Japon et l’Inde sont jugés trop périphériques.
  • Reste la Chine, auquel il ne consacre que quelques pages, ce qui prête à sourire  puisqu’elle apparaît maintenant comme la rivale la plus probable.
  • Et enfin, la Russie sur laquelle il focalise toute son attention.
Par sa taille et par sa position géographique, la Russie est présentée comme la seule menace latente pour l’hégémonie américaine.

Elle est spatialement en situation de former un Empire, il faut donc trouver tous les moyens pour l’en empêcher :

  • Il faut faire entrer dans le « système euro-atlantique » tous les pays de l’ex-URSS, à savoir les Pays Baltes, l’Ukraine et les pays du Caucase. La solidité du « système euro-atlantique » reposant sur le lien structurel qui doit exister entre ses deux piliers, l’UE et l’OTAN : tout élargissement de l’un doit suivre ou précéder celui de l’autre. C’est d’ailleurs bien ce qui a été fait en 2004, en 2007 (Roumanie, Bulgarie), en 2013 (Croatie). En regardant la carte de l’UE de la revue géopolitique de Pierre Verluise (3), on peut comprendre que lorsqu’on se sent visé en Russie par une politique d’encerclement, il ne s’agit pas seulement de paranoïa.
 
  • Parallèlement, les Etats-Unis doivent « garantir et renforcer le pluralisme géopolitique dans l’espace post-soviétique » c'est-à-dire contrecarrer tout retour d’influence de Moscou dans les pays indépendants appartenant à cet espace et ce quel qu’en soit  le prix, quitte à avoir de moins bons rapports avec la Russie. Les révolutions de couleur sont passées par là !
  • La clef de voute de cette politique est d’empêcher à tout prix le rapprochement entre l’Ukraine et la Russie car parmi tous les Etats issus de l’URSS, seule l’Ukraine dispose d’un poids économique et démographique suffisant pour augmenter significativement la puissance de la seule Russie.

  • Enfin une petite touche sur l’UE : Brzezinski écrit sans détour que son élargissement à toute l’Europe et à la Turquie sert les intérêts à long terme de Washington, le très grand nombre de membres étant pour les Etats-Unis la garantie que jamais l’UE ne pourra devenir une entité politique et donc une autre rivale potentielle en Eurasie !
L’analyse de Brzezinski éclaire le contexte de l’après-guerre froide.

Pendant la guerre froide, Washington ne combattait pas Moscou seulement parce qu’elle était le centre du communisme mondial. Celui-ci disparu, Washington se doit de continuer à combattre Moscou ; qu’elle se soit convertie ou pas au capitalisme et à la démocratie n’y change rien.

La doctrine Brzezinski n’a jamais été officiellement déclarée politique d’Etat par Washington, mais il suffit d’en énoncer les grandes lignes, comme nous venons de le faire, pour s’en persuader. L’Ukraine est en effet le pivot de cette doctrine. La couper de Moscou est l’assurance que la Russie ne puisse jamais reconstituer une puissance.

C’est également ce que dit en substance, l’article (3) tout récent de Charlotte Bezamat et Pierre Verluise  du 7 juin : « Il s’agit  de gagner l’après- guerre froide, et de sortir les anciens Etats communistes de la zone d’influence russe » et d’en conclure que quelque soit le régime ou la personnalité du Président russe en place à Moscou, présent et avenir, la Russie sera considérée comme une ennemie, au mieux une concurrente, par Washington.

Articles et livre cités :


(2) Brzezinski Zbigniew, Le Grand Echiquier, Paris, Hachette, 1997, 273 p.




 

Le pourquoi du scandale de l'AFP: les mensonges obligés sur Slaviansk contre les crimes de guerre

Depuis hier, beaucoup s'étonnent du niveau de l'information propagée par l'AFP à propos de la guerre en Ukraine. Y a-t-il réellement volonté de désinformation ou est-ce une regrettable erreur? Montrer les bombardements de la ville de Slaviansk et affirmer que cela est le fait des séparatistes ressort au minimum de l'incompétence, au plus de la manipulation.
 
Ce sont ces images qui ont fait scandales chez les spécialistes,
 
 
Mais qui ont été reprises par les masses médias, notamment par le groupe de presse du Centre. Que la ville soit justement aux mains des combattants, cela n'a pas choqué les journalistes français. De toute manière combien de personnes en France sont capables de vérifier l'information et combien en auraient tout simplement envie? Donc l'information passe, même si elle est contestée dans certains milieux restreints ou sur internet. Mais pour la plus grande partie des gens, la destruction de l'Ukraine est le fait des "pro-russes" que le vaillant Gouvernement ukrainien combat pour sauver la population. C'est la propagande lancée par les médias ukrainiens, elle est reprise par les médias français.
 
Que les médias ukrainiens tiennent ce discours, soit, c'est normal, ils sont en guerre contre une partie de leur propre peuple et doivent le justifier, en fait surtout le cacher. Car  la population ukrainienne ne comprendrait pas pourquoi des villes entières sont détruites. S'il y a des combattants, il y a surtout des civils.
 
Comment expliquer ce qui reste de Cemionovka? Une ville en ruine, une ville fantôme. (Désolée de ne pouvoir qu'indiquer les liens de cette manière, mais je ne peux pas enregistrer directement depuis Youtube les vidéos concernant Cemionovka, ça bloque ...)
 
Car à un moment donné, il faudra donner des explications, et devant les ukrainiens, et devant la communauté internationale, et devant la justice.
 
En ce qui concerne la justice, la CEDH a pris le 13 mars 2013 une décision sur les mesures provisoires demandées par l'Ukraine elle-même contre la Russie. Même s'il ne s'agit que d'une décision intermédiaire, elle est intéressante. Avant le référendum en Crimée, l'Ukraine a demandé à la CEDH de prendre des mesures pour protéger la population ukrainienne, surtout en Crimée, contre l'agression de l'armée russe, qui ne doit pas manquer de se produire. En fait, Kiev espèrait un soulèvement des habitants de Crimée contre la Russie en raison du referendum, ils espèraient une annexion de force, ce qui a été présenté dans les médias occidentaux. Or, le processus s'est passé dans le calme et la joie sincère de la population, l'armée n'est évidemment pas intervenue contre la population. Mais ça, l'Ukraine ne pouvait pas le savoir en avance. Or, la CEDH accepte de prendre des mesures provisoires dans le cadre du recours interétatique déposé, mais elle les prend à l'encontre des deux pays. Autrement dit, elle demande à l'Ukraine et à la Russie de ne pas prendre de mesures pouvant porter atteinte à la vie et à la santé de la population ukrainienne.
 
En résumé, l'Ukraine se retrouve sans la Crimée, avec une décision délicate de la CEDH même si elle est intermédiaire, et une "opération anti-terroriste" qui tue des civils et détruit des villes entières. Bref, l'Ukraine se trouve en train de violer la décision de la CEDH qu'elle a elle-même demandée. Ironie du sort. Or, en manipulant les médias et les informations, ce n'est pas elle qui viole, ce sont les pro-russes. Elle cherche donc à se couvrir aussi juridiquement d'un recours possible pour crimes de guerre, voire génocide.
 
C'est la première raison pour laquelle il faut cacher les informations et les manipuler.
 
La seconde raison vient du fait que, grâce aux médias indépendants et à internet, l'information circule. Elle arrive aux oreilles des ukrainiens et de la communauté internationale. Il faut donc réagir. Par exemple, Youtube aux Etats Unis avait fermé Anna-news, une chaîne internet alternative très suivie, juste avant les élections présidentielles en Ukraine, pour bloquer la diffusion d'une "autre"information. Les médias occidentaux, les portes-paroles et autres services officiels de diffusion d'informations de plus en plus formatées reprennent tous en coeur le même discours: la Russie est fautive et si elle n'y est pas ce sont les "pro-russes". Petit détail linguistique, en russe on les appelle plutôt les résistants, mais il semble que la résistance à Kiev ne puisse être pro-ukrainienne, c'est-à-dire dans l'intérêt de l'Ukraine du point de vue des médias.
 
De cette manière on en arrive à une manipulation totale des médias. Soit pour l'Ukraine, mais la France? Nous avons d'autres traditions, il me semble. Et désolée si ce n'est pas politiquement correct, mais la grande démocratie ukrainienne et les valeurs européennes qu'elle appelle de ses voeux sont celles des années 30.
 
Le problème de la France est qu'elle a pris parti, car elle a dû choisir un camp. Dans une guerre, il n'y a pas de place semble-t-il pour l'analyse objective et humaine. Et même si ce camp est allé trop loin pour pouvoir le dénoncer, il est trop tard car le dénoncer c'est se dénoncer soi-même. Elle pourrait le faire si elle avait une politique étrangère propre. Si l'on avait des Hommes politiques. Se rappellera-t-on ses origines? Je l'espère.
 
 
 
 
 
 
 
 

mardi 10 juin 2014

L'urgence d'un corridor humanitaire en Ukraine

Voir: http://www.kommersant.ru/doc/2490189



Le nouveau président ukrainien Poroshenko a demandé aux services de sécurité, au ministère de la défense et au département des circonstances exceptionnelles d'organiser un corridor humanitaire pour permettre aux civils se trouvant piégés dans les zones de combats de pouvoir partir. L'évacuation et les soins médicaux doivent être organisés.
Cette décison est très attendue par les habitants du Sud-est. Selon les sources russes, malgrè la fermeture de postes-frontières avec la Russie, plus de 3000 personnes ces derniers jours fuient quotidiennement vers la Russie. Une inquiétude toutefois: la peur de vider la région de ses populations.
Il semblerait que les discussions journalières entre l'ambassadeur ukrainien en Allemagne, l'ambassadeur russe en Ukraine et un représentant de l'OSCE permette d'obtenir une solution diplomatique au conflit en Ukraine.
Cette solution sera atteinte, toutefois, lorsque les forces armées seront retirées et que Kiev acceptera de discuter avec les représentants de l'Est. Pour l'instant, nous n'y sommes malheureusement pas encore et les combats s'intensifient.
Voici par exemple le bombardement ce matin d'une usine à Kramatorsk:
Quand dans le même temps Poroshenko demande un cessez-le-feu dans la semaine, les combattants ont peur d'une intensification sans précédant des attaques les jours prochains. D'autant plus que la situation sur place ne s'arrange pas. La ville de Slaviansk est toujours soumise à un blocus par les tanks:

Pour différentes informations:
- ce qu'il reste de la ville fantôme de Cemionovsk: http://www.youtube.com/watch?v=LZ1Ku-g0rEI#t=133
- un obus est tombé sur un immeuble d'habitation à Slaviansk, un enfant n'a pas eu le temps de se sauver: http://youtu.be/Xj_hCvxo4bU

Il serait vraiment urgent de mettre en place ce corridor humanitaire, car contrairement à ce que disents les médias, il n'y a pas que des combattants qui périssent dans ce conflit. Et la situation humanitaire dans certaines villes est à la frontière de la catastrophe: manque de nourriture, de médicaments car l'approvisionnement est bloqué par les militaires, coupure d'électricité et d'eau en raison des bombardements.


lundi 9 juin 2014

L'Ukraine et le schéma du génocide kirghize?

Жители Луганской области. Архивное фото
Des informations surprenantes commencent à affluer dans les médias. A propos d'une planification de déplacement de population en Ukraine de l'ouest vers l'est, ce qui permettrait de réduire à néant la division territoriale et politique du pays.
Tout d'abord, l'information a été diffusée par la République populaire de Lugansk, mais ensuite a été reprise par RIA Novosti. Le contre-renseignement aurait obtenu l'information selon laquelle un plan de déplacement d'environ 250 000 personnes de l'ouest vers les régions de Donetsk, Lugansk et Nikolaev est mis en place par le Gouvernement de Iatséniuk selon une idée originale des consultants américains.
En ce qui concerne l'originalité de l'idée, il faut dire qu'elle a déjà été testée. Ce fut en Kirghizie en 2010. Un génocide de la population ouzbek fut organisé provoquant ainsi la fuite massive de la population éthniquement ouzbek vers ses terres d'origines et libérant la place pour le rééquilibrage de la population kirghize. Il y avait eu alors 124 morts et 1600 blessés, ce qui est peu par rapport aux milliers de morts et de blessés en Ukraine, mais la fuite de population avait été massive: en quatre jours plus de 100 000 personnes (45 000 adultes et leurs enfants) avaient passé la frontière. Rappelons que le siège de l'OSCE en Kirghizie est à Och, dans le sud du pays.
Pour revenir à l'Ukraine, on comprend mieux la politique de Kiev. Il faut faire partir la population non-résignée des régions du sud-est.  C'est pour cela que - par erreur bien sûr - les quartiers d'habitation sont attaqués, les bâtiments civils touchés etc. Ainsi, les régions se vident petit à petit de leur population.
Selon les informations réunies par les services de contre-renseignement de la république, la mise en oeuvre du plan devrait commencer en novembre. Pour cela, un financement budgétaire d'environ 25 000 Hryvnia (monnaie ukrainienne) est prévu, les biens immobiliers des résistants et de leurs familles partis ou morts au combat seront alors attribués aux familles venues de l'ouest repeupler les régions.
C'est horrible? C'est ignoble? C'est pourtant simple: cela s'appelle un génocide. Et l'on passe du crime de guerre au crime contre l'humanité. Y aura-t-il un jour une véritable enquête indépendante? Est-elle seulement possible? Ou faut-il attendre que le plan soit réalisé pour prendre consience de sa réalité et de son horreur? Mais trop tard.
Rappelons les termes: "Un génocide est un acte "commis dans l'intention de détruire, ou tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux", selon les termes de la convention des Nations unies du 9 décembre 1948. Cet acte peut être un meurtre, mais aussi une atteinte grave à l'intégrité mentale ou une mesure anti-natalité, l'essentiel étant que l'acte soit dirigé intentionnellement contre un groupe donné." Rappelons, par ailleurs, que les déplacements massifs de population sont un élément qui, au minimum, présente un risque pour la paix ou plus constitue un élément de génocide.
Réflechissons à ce qui se passe dans le sud-est. Une opération antiterroriste a-t-elle besoin de détruire les conduites d'approvisionnement d'eau d'une ville? Les réseaux électriques? Les usines, écoles, bâtiments administratifs, hôpitaux, etc? Est-ce nécessaire?