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vendredi 6 janvier 2017

Viking ou quand le cinéma russe a des complexes hollywoodiens



En ces temps de fêtes en Russie, les écrans qui ne sont pas saturés par des shows musicaux se disputant le prix du mauvais goût nous vantent les mérites de Viking, ce nouveau film battant tous les records en salle. Un vrai produit du cinéma russe nous dit-on. D'aujourd'hui. Dans la vague lancée par certaines super-productions ramenant les blockbusters hollywoodiens à des icônes du cinéma d'auteur.


Viking est l'évènement cinématographique de cette nouvelle année. Très bien financé, à grands renforts de costumes et d'effets spéciaux, l'on est censé découvrir l'époque des débuts de la Russie, de ce haut moyen âge russe, avec ses guerres de pouvoir, avec du sang, des femmes, beaucoup de poussières et d'armes. Pourtant, ses producteurs affirment qu'il ne s'agit pas d'un film historique, mais ce serait véritablement un film existentiel: comment chacun fait l'histoire avec ses choix .... Donc, il s'agirait d'un film historique à haute dimension non pas simplement psychologique - c'est trop banal - mais, osons le dire, franchement philosophique. 

Mais comme la philopsophie contemporaine a ses canons, elle doit être fun, sexy et j'en oublie, Viking est en fait un bon gros blockbuster. Avec lui aussi tous les canons du genre. Et la fierté déborde: "Beaucoup de producteurs hollywoodiens pourraient nous envier". sic. Donc mission accomplie.

Pourtant, certains s'interrogent sur ce phénomène. L'on peut lire, par exemple, des interrogations sur les aspects historiques d'un film historique qui ne l'est pas vraiment, sur ce qui a vraiment voulu être dit et montré, sur l'intérêt de développer à outrance ce genre.

Le cinéma russe a certes besoin de reprendre des parts de marché et de faire concurrence avec le cinéma américain, qui comme partout, dévore l'espace. Alors il enchaîne les grosses productions qui sont dominées par deux tendances.

La première est de reprendre d'excellents films soviétiques, qui sont des classiques de la culture nationale et de les bourrer d'effets spéciaux tout en dénudant de temps en temps les actrices. Ce fut le cas, par exemple, pour les films Equipage (Ekipaj) ou L'Aube est calme ici (A zori zdes tikhie). La seconde est l'utilisation de l'histoire. Surfer sur la vague patriotique pour lancer des films, sans aucune finesse, mais avec beaucoup de bruits, de sentiments simples et clairs, avec les méchants et les gentils et une musique d'accompagnement qui permet de comprendre quels sont les moments forts. Vous avez ainsi eu Amiral (Admiral) ou Citadelle (Tsitadel). Et dans les deux cas, le produit fini est une sous-production hollywoodienne.

Les blockbusters sont un genre cinématographique comme un autre, ils ont évidemment le droit d'exister. Mais limiter le renouveau du cinéma russe à la surproduction de ce type de film est un suicide, notamment culturel. J'imagine mal la finesse d'acteurs comme Iankovsky se glisser dans ces costumes ... 

Le cinéma est aussi l'image de la perception d'une époque par ceux qui produisent ce 7e art. Il semblerait y avoir un sérieux manque de finesse et de sincérité pour envoyer à la société une image une aussi primaire et caricaturale d'elle-même.

PS: L'on appréciera également le titre "Viking", très original en russe. Mais il est vrai que le thème semble être très à la mode, surtout avec la série irlando-canadienne Viking diffusée depuis 2013 ... 

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3 commentaires:

  1. Quand je vois le cinéma français, je me dis que le cinéma russe ne peut pas être pire.
    Peut être qu'en ces temps de russophobie délirante, les russes ont besoin de productions patriotiques. La qualité reviendra j'en suis sûre.

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  2. J'ai pas vu et je n'irai pas! Pourquoi? Parce que vos deux contes rendus me suffisent!
    http://tanya-mass.livejournal.com/3667563.html

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  3. Amiral n'est pas si nul ni hollywoodien que ça. Plutôt dans la lignée de Guerre et Paix de Bondartchouk. Par contre la superproduction Stalingrad de 2013 réalisée par son fils et annoncée comme un chef-d'oeuvre était complètement gâchée par des effets spéciaux eux très hollywoodiens et tout à fait déplacés.
    Quant aux émissions de variétés elles sont du niveau des françaises, c'est dire.., mais il est vraiment lamentable que RTR qui est la vitrine de la télé publique russe les privilégie au détriment des émissions culturelles comme celles de la chaine Kultura

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